FELIX SANTOS: PLAIRE - VOULOIR

PLAIRE

(Du latin gustāre.)

1. Ressentir et percevoir le goût des choses.
2. Expérimenter (tester).
3. Plaire, paraître bon à quelqu'un.
4. Dit d’une personne: Être attirant pour une autre.

(Dictionnaire de l'Académie Royale Espagnole de Langue)

Exemple:

J’aime aider les autres.

VOULOIR

(Du latin quaerĕre 'chercher', 'demander')

Vouloir est le désir de posséder quelque chose,
obtenir quelque chose pour vous-même,
c’est d’essayer de t’approprier quelqu’un,
faire en sorte qu’il occupe un vide,
que tu ne peux pas remplir toi-même.

Exemple:

Je veux un vélo.

AIMER

(Du latin amāre.)

Aimer c’est donner, comprendre,
désirer le bonheur de l’autre personne,
sans rien attendre en retour.

Dans le bouddhisme nous trouvons aussi cette réflexion,
qui nous dit que quand nous voulons une fleur,
nous l’arrachons pour l’emmener avec nous,
mais quand nous éprouvons de l’amour pour cette plante,
ce que nous ferons, c’est l’arroser constamment,
afin de rendre leur vie durable et heureuse.

Scène tirée de l'œuvre littéraire Le Petit Prince,
recréée par Viviano Baldo.

Je t’aime, dit le petit prince.

Je t’aime aussi, dit la rose.

Ce n’est pas la même chose, répondit-il.
Vouloir c’est prendre possession de quelque chose, de quelqu’un.
C’est chercher dans les autres, ce qui remplit les attentes
personnels d’affection, de compagnie,
vouloir c'est faire notre ce qui ne nous appartient pas.
C’est s’approprier ou désirer quelque chose pour nous compléter,
parce qu’à un moment donné, on se reconnaît dépourvus.
Vouloir c’est attendre, c’est s’attacher aux choses et aux gens
depuis nos besoins alors
quand nous n’avons pas de réciprocité, il y a souffrance,
quand le bien-aimé ne nous revient pas
nous sommes frustrés et déçus.
Si je veux quelqu’un, j’ai de l’espoir, j’espère quelque chose,

Si l’autre ne me donne pas ce que j’attends, je souffre.
Le problème est qu’il y a une plus grande probabilité
que l’autre personne ait d’autres motivations
car nous sommes tous très différents,
chaque être humain est un univers,
aimer, c’est souhaiter le meilleur pour l’autre,
même si ses motivations sont très différentes.

Aimer c’est te permettre d’être heureux,
même si ton chemin est différent du mien.
C’est un sentiment désintéressé,
c'est se donner entièrement du cœur,
voilà pourquoi l’amour ne sera jamais cause de souffrance.

Quand une personne dit qu’elle a souffert par amour,
en fait, il a souffert pour vouloir, pas pour aimer.
On souffre par attaches, si on l’aime vraiment,
tu ne peux pas souffrir, car tu n’as rien attendu de l’autre.
Quand nous aimons, nous nous livrons sans rien demander en retour,
par le simple et pur plaisir de donner.

Mais il est vrai aussi que ce don, ce don désintéressé,
n’est donnée que dans la connaissance,
nous ne pouvons aimer que ce que nous connaissons,
parce qu’aimer implique de se jeter dans le vide,
confier la vie et l’âme, et l’âme n’est pas indemnisée.
Et se connaître, c’est justement connaître de toi, de tes joies,
de ta paix, mais aussi de ta colère. de tes luttes, de ton erreur,
car l’amour transcende la colère, la lutte, l’erreur,
et ce n’est pas seulement pour des moments de joie,
aimer est la pleine confiance que quoi qu’il arrive
tu seras là, pas parce que tu me dois quelque chose, pas avec possession égoïste,
mais d’être en compagnie silencieuse.
Aimer, c’est savoir que le temps ne te change pas,
ni les tempêtes, ni les hivers.
Aimer c’est te donner une place dans mon cœur,
pour que tu restes comme père, mère, frère,
fils, ami et savoir que dans les tiens, il y a une place pour moi.

J’ai compris !, dit la rose.

Ne le comprends pas, vis-le! répondit le petit prince.

"Il y a des gens qui t’offrent les étoiles,
et d’autres qui vous y conduisent." Mario Benedetti,

C’est la différence entre ce qui veut et ce qui aime.

Exemple:

"Je t’aime", dit le petit prince à la rose.